TEMPÊTE DE
NEIGE AU QUÉBEC : L’INFORMATION MANQUAIT AU RENDEZ-VOUS.
Si les centaines de victimes de cet embouteillage monstre sur
l’autoroute 13
avaient eu le même service qu’en France ou en Alberta, ils auraient été vite informés et rassurés en temps réel.
avaient eu le même service qu’en France ou en Alberta, ils auraient été vite informés et rassurés en temps réel.
Tout ça grâce à une seule application accessible et
conviviale sur les téléphones cellulaires des Français et des Albertains. Des conditions de la météo aux opérations
déneigement, en passant par les services disponibles, rien ne leur aurait
échappé.
Au Québec, précisément à cause de l’absence d’une telle
application sur les téléphones cellulaires, les citoyens sont laissés à
eux-mêmes et ne sont pas accompagnés en temps réel. Ils doivent se rabattre
constamment sur informations plus ou moins complètes diffusées par les médias
électroniques.
Lors d’une catastrophe naturelle qui occupe une grande partie
de la province, on comprendra que les médias électroniques soient souvent débordés
et tiraillés entre la diffusion d’informations touchant plusieurs régions.
On m’a rapporté que ce n’est que le mercredi matin qu’une
chaîne d’information continue a parlé de l’embouteillage de l’autoroute 13, à
savoir donc plusieurs heures après que l’incident ait débuté, le mardi soir en
l’occurrence. C’est dire!
Un recours collectif qui vient d’être déposé résume ainsi la
situation : « Ils ont été prisonniers de leur véhicule pendant une
dizaine d’heures, par temps froid, avec une information limitée, voire
inexistante, sur des opérations de secours. »
Développée au Québec depuis six ans.
Au Québec une telle application existe. Elle est toujours en
dormance alors qu’elle pourrait être rapidement déployée en quelques mois sur
l’ensemble du territoire québécois.
Cette application dont la
fonctionnalité a été reconnue par les corps policiers, permettrait aux
autorités de la sécurité civile de rejoindre directement tous les propriétaires
de téléphones intelligents avec des messages d’intérêt public. Les corps
policiers savent déjà qu’ils peuvent utiliser l’application avec des photos,
des vidéos et des textes descriptifs permettant l’identification de
terroristes, d’adolescents en fugue, de femmes autochtones portées disparues ou
de criminels.
Une telle application avec un contenu aussi vaste et éprouvé, n’existe nulle part ailleurs dans le monde.
Une telle application avec un contenu aussi vaste et éprouvé, n’existe nulle part ailleurs dans le monde.
Contrairement aux messages de
Facebook ou de Twitter qui se perdent dans une avalanche d’informations,
l’application pourrait être entièrement dédiée à la sécurité publique et rendue
disponible gratuitement avec l’appui des pouvoirs publics, à l’ensemble des
citoyens dont 80% sont propriétaires de téléphones intelligents.
France et Alberta; pas le Québec.
C’est d’ailleurs pour ces raisons, que la France l’automne
dernier, a introduit l’application SAIP – Système d’alerte et d’information des
populations- une application dédiée aux
messages de la sécurité civile, application que j’ai moi-même d’ailleurs installée
sur mon propre téléphone cellulaire.
Même chose en Alberta avec l’application AEA – ALBERTA
EMERGENCY ALERT-. C’est d’ailleurs la seule province au Canada qui a développé
une telle application pour la sécurité publique, afin de rejoindre avec des
conseils et des informations, tous les propriétaires de cellulaires en cas de
catastrophe climatique ou industrielle.
Il y a vingt ans, même laissez-aller.
Il y a presque vingt ans, on s’en souviendra, c’était la
crise du verglas; un autre évènement climatique d’importance.
En tant que journaliste j’avais demandé au premier ministre
Lucien Bouchard et au PDG d’Hydro-Québec André Caillé, pourquoi la société
d’État ne s’était pas dotée de « pylônes d’urgence ».
Des pylônes permettant d’être rapidement assemblés afin de remettre en état, en une fraction de temps, les lignes de transport détruites par le verglas.
Des pylônes permettant d’être rapidement assemblés afin de remettre en état, en une fraction de temps, les lignes de transport détruites par le verglas.
Au cours des années précédentes, une entreprise de
Saint-Eustache, s’était butée au refus d’Hydro-Québec d’acquérir ces
« pylônes d’urgence » qu’elle exportait pourtant en Amérique du Sud
afin de remonter en quelques heures des lignes de transport électriques mises
hors d’état de fonctionnement par la guérilla.
On pourrait citer bien d’autres exemples dans notre société,
malheureusement trop souvent réfractaire à l’introduction de nouvelles technologies
même si la sécurité des gens est mise à mal par leur absence.
Michel Morin
Austin.
michel@michelmorin.info
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